L’intelligence de la donnée au service de la modernisation de l’Etat

Juin 22, 2021 | Secteur Public

Article publié initialement par Le Cercle – Les Echos.

 

Que ce soit dans l’amélioration des services à destination des citoyens, de la fluidification des échanges entre tous les services de l’état, ou de la lutte contre la fraude, la donnée est véritablement au centre de la stratégie des politiques publiques.

L’ambition de l’Etat français d’accélérer la politique de circulation et d’exploitation des données constitue une priorité, comme l’expose la circulaire du 27 avril, signée du Premier ministre et à destination des ministres et préfets de région.

Enquête National

La donnée au cœur de la conduite des politiques publiques

Les ambitions de l’Etat en matière d’exploitation, d’ouverture et de circulation des données dans le domaine public, ont pour objectif d’impliquer les citoyens au cœur même de la stratégie d’amélioration des services, développant ainsi l’esprit d’initiative et l’esprit critique. L’exemple récent du site CovidTracker en est la parfaite illustration.

L’Etat a également la volonté de donner plus de transparence et de contrôle sur les résultats de l’action publique. Cela s’est confirmé par le lancement d’un baromètre le 13 janvier par la ministre de la transformation et de la fonction publiques, permettant aux citoyens de suivre les principales réformes menées depuis trois ans.

Il est donc question d’accélérer la stratégie numérique et d’intelligence de la donnée de l’Etat en encourageant les ministères et administrations à davantage échanger et exposer leurs données. Cela afin de pérenniser l’avance déjà acquise par la France sur ces sujets et d’aller encore plus loin dans les capacités de pilotage et d’innovation.

Mais lesdites données sont-elles prêtes à être diffusées et partagées ? Afin d’arriver à ce résultat, des travaux préalables de réappropriation, de mise en qualité et de maîtrise des données est à réaliser. Cela passe par une réflexion sur l’organisation générale des services interministériels en matière de donnée. Il peut s’agir ici d’un sujet transverse, nécessitant l’intervention d’un Chief Data Officer central, qui serait à la fois garant de l’alignement général et porteur de la vision et de la stratégie des données de l’Etat.

La coordination de ce puzzle devient un enjeu majeur qui sera gage d’efficacité de l’Etat en cas de réussite ou d’effritement de la confiance par les citoyens en cas d’échec. On peut imaginer que la coordination d’un tel programme puisse être pilotée par la Direction Interministérielle du Numérique (DINUM), véritable orchestrateur de la transformation numérique de l’état.

De la nécessité de la gouvernance des données

Sous l’impulsion d’un nouveau chef d’orchestre, l’Etat devra aussi se doter des outils et des méthodologies nécessaires à la bonne tenue des projets liés à la donnée. Il semble essentiel de mettre en place une gouvernance des données, véritable socle de processus, de contrôle et de standardisation, condition obligatoire pour encadrer les échanges, contrôler la qualité, piloter les processus, identifier et normaliser les données et, enfin, garantir un niveau de sécurité et de conformité suffisant.

Une attention particulière doit être observée sur la sécurité et la conformité des échanges de données, dans un contexte rendu difficile par la multiplication des cyberattaques visant, notamment, à paralyser les infrastructures et services des états, comme nous l’avons observé avec le piratage des hôpitaux de l’AP-HP Paris et de l’hôpital de Dax en pleine pandémie. Nul doute que l’ANSSI et les divers organes luttant contre les cyberattaques seront mis à contribution.

En ce qui concerne l’exposition des données en open data, les points d’attention sont plutôt liés à la fiabilité des données exposées ainsi que la régularité de leur fréquence de rafraîchissement. Le but est de déléguer la valorisation de ses données à des organismes tiers où des particuliers.

C’est ainsi qu’en juillet 2019 est né le Health Data Hub, plateforme agrégeant des données de santé issues en grande majorité de la puissance publique et permettant à ceux qui le demandent d’avoir accès, via la confection de projet d’intérêt public, à des données spécifiques tel que des données de patients.

De par leur nature très confidentielle et de haute qualité, le partage de ce type de données nécessite une gouvernance très forte. Nous parlons, par exemple, de la confidentialité des patients, de conformité RGPD ou encore de certifications HDS.

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En conclusion

L’accélération de la transformation numérique de l’Etat implique au préalable les mêmes prérequis que les entreprises privées possédant un patrimoine de données important, à savoir, une organisation adéquate et une gouvernance des données en relation avec ses besoins.

La nomination de Chief Data Officers au sein des ministères, agissant sous l’égide d’un stratège de la donnée transverse en est la preuve. Cette stratégie nécessite de la part de tous les services publics de se réinventer et de ne pas craindre d’affronter le futur. Pour cela, une acculturation généralisée à ce type de changement est une nécessité absolue.

 

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